JE SUIS / TU ES
CALAMITY JANE
Nadia Xerri-L.
Crédits visuels © Hubert Lafore Photographies © Pierre Grosbois
Articles presse :
• « INDICIBLE CALAMITY »
20 avril 2013 / Festival Mythos
• « LES GÉNÉALOGIES RÊVÉES »
21 avril 2013 / par Aurore Krol, Les Trois Coups
résumé
Une voiture sur une longue route américaine. Une femme la conduit, c'est Calamity Jane. Une jeune fille est en plein milieu de la route.
Calamity Jane, malgré son besoin viscéral de solitude, la fait monter. Les kilomètres défilant, la jeune fille se veut être la fille de Calamity Jane. Mais étonnamment Calamity Jane, bien qu'ayant refusé la maternité, ne la débarque pas. Que cherchent-elles donc l'une en l'autre ?
C'est entre leçon de tirs au révolver, poker, chansons reprises à tue-tête, initiation au silence du Far-West qu'elles vont le découvrir.
pourquoi ?
incipit
notes de mise en scène
distribution
partenaires
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Quatre réalités fondent cette création :
- "Les lettres à sa fille" de Calamity Jane, là recueil adoré (et au sujet duquel on a appris qu'il était un faux : les lettres ont en fait été écrites par une jeune femme qui en suite s'est fait passer pour la fille à qui Calamity Jane avait soi-disant adressé ces lettres)
- La maternité de l'auteur vécue à 39 ans
- Le désir de créer un passé à Feathers – héroïne mystérieuse de "Rio Bravo" qui existe dans DANS LA NUIT DE BELFORT
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La jeune fille :
J'avais six ans, je crois. Et j'ai regardé la maison de mes parents. Leurs meubles... Les rideaux... La nappe... Les papiers peints... Les bibelots... beaucoup et partout... Et je n'ai pas compris.
En fait, si, j'ai très bien compris même si je n'avais que six ans : je n'aimais pas leur maison. Tout m'y semblait moche.
Mais pourquoi je n'aimais pas les mêmes choses qu'eux alors que j'étais leur petite ? Qu'est-ce qui, tout à coup, dans mes yeux, dans mon cerveau, avait fait qu'à six ans, j'avais vraiment regardé autour de moi, regarder jusqu'à en penser quelque chose ? Pourquoi, fille de mes parents, je n'étais pas naturellement fondue dans leur monde ?
J'ai foncé demander à ma grande sœur et mon grand frère s'ils ne trouvaient rien de bizarre autour d'eux, ne serait-ce que dans la salle à manger ?
Non. Dans la salle à manger, tout est bien. Très joli.
« Très joli » ?
Comment eux et moi, pouvait-on ressentir à partir des mêmes choses des sensations et des émotions si différentes ?
T'as qu'à jouer comme tout le monde et arrêter de lire tes livres qui te mettent dans la tête des choses pas de chez nous !
C'est vrai, je n'avais qu'un rêve : avoir une petite bibliothèque pour y ranger mes livres. Mes frère et sœur l'ont dit à mon père qui à partir de là a répété à chaque repas : qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu pour avoir une fille pareille qui peut n'être, j'en suis sûr, que la fille du pasteur ! Je souriais, forcément, mais je détestais quand il disait ça.
Mais, dès mes dix ans, il y a eu vous, Calamity Jane. Et si je n'étais pas l'enfant de mes parents, j'étais votre fille. Depuis le premier article que j'ai lu sur vous, vous êtes ma mère. Et depuis que vous êtes ma mère, je lis tout ce qu'on écrit sur vous. Et on en écrit beaucoup... Et toutes les horreurs qu'on écrit sur vous, que vous êtes bizarre, mal léchée, alcoolique, vantarde et menteuse, me font vous aimer encore plus ! J'ai forcé mon père à m'emmener au Wild West Show à Baltimore pour vous voir galoper, hurler, debout sur votre cheval, envoyer en l'air votre stetson et le trouer de deux balles juste avant de le laisser retomber sur votre tête, abîmé mais impeccable. J'ai toujours avec moi un peu de la sciure qu'a éclaboussée votre cheval. Lui aussi, je suis sûre que vous l'avez appelé Satan comme votre premier cheval. J'aime que vous appeliez tous vos chevaux Satan.
Que je ne sois pas née de votre ventre est une grosse erreur que Dieu a faite, mais vous et moi, Calamity, nous pouvons la réparer. Nous le devons. C'est Dieu lui-même qui me l'a demandé dans mes prières. Il m'a dit : ce soir, je te fais vierge de parents ; ce soir, tu es donc vierge de prénom ; ce soir, je t'ai fait naitre X. Et je me suis mise sur votre route. Et vous vous êtes arrêtée.
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Tout en respectant les contraintes du format « spectacle portatif », nous les bouleversons... Le décor est une Autobianchi A112 rouge Ferrari ! Mais la moitié avant de la voiture... Et pour qu'elle puisse passer par toutes les portes, nous l'avons découpée façon mécano géant aisément montable et démontable.
Ce tour de force se réalisera dans tous les lieux possibles et imaginables.
Les lumières sont assurées par les phares, les codes et le plafonnier de la voiture. Et deux petits PAR pour le calir de lune...
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Comédiennes : Vanille Fiaux et Clara Pirali
Musique : Gaël Desbois
Scénographie : Hubert Lafore
Construction : Franck Tortay et Hubert Lafore
Lumières : NXL (aidée par Jean-Michel Vanson)
Costumes : Vanille Fiaux et NXL
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Le Volcan, Scène nationale du Havre
Le Bateau Feu, Scène nationale de Dunkerque
Dieppe Scène nationale
L'Aire Libre, Théâtre pour une parole vivante de Saint Jacques de la Lande...