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design / Anthony Folliard
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CRÉATION 2011

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Écriture et mise en scène :
Nadia Xerri-L.
Crédits photos © Pierre Grosbois

résumé
David est dans le coma depuis dix ans. Né en Côte d’Ivoire, il est arrivé en France à onze ans, et a été un grand joueur de football. Mais depuis quelques instants, dans ses flashs, il ne voit plus que du blanc… Le blanc du coma, de la mort, de sa peau ?

pourquoi ?
incipit
notes de mise en scène
distribution
partenaires
revue de presse

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pourquoi ?

Ayant découvert dans l’Équipe Magazine, l’histoire de Jean-Pierre Adams – dans le coma depuis vingt-huit ans – la nécessité d’écrire une fiction à partir de sa vie a été immédiate.
Le football, le destin entre vie et mort, l’Afrique la France, la volonté d’intégration, la réalité de la double culture, être l’étranger… Ecrire sur cela dans une société qui s’obnubile mal de l’immigration.

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incipit

Dix ans, que j’ouvre les yeux sans vraiment voir. Tout juste des bribes. Des impressions. Des flashs.
Presque tout de moi, lentement, s’est enfoui dans le coma. Enlisé.
Mais il y a quelques instants, quand j’ai ouvert les yeux, je n’ai vu que du blanc. Et même quand j’ai tenté de me concentrer sur mon bras, sur ma main, je n’ai vu que du blanc.
Pourtant, je suis noir. Ça je m’en souviens au milieu de tout ce que j’ai oublié, né en Côte- d’Ivoire, j’en suis sûr, ma peau est noire. Mais le blanc que je vois ?
J’ai perdu ma trace. Ne suis plus qu’une petite figurine sous cloche, sur qui sont tombés de lourds flocons épais qui ont recouvert les pas que j’avais laissés derrière moi.

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notes de mise en scène

Un ilot blanc capitonné du mur au sol : lit, chambre de folie. Un ballon qui s’érige blanc fantomatique. Des lumières bleu, blanc, rouge.
Une direction d’acteur qui est sur le fil du présent, sensible, tendu par des repères mais plongeant dans le vide du temps de la représentation. Le jeu du comédien tout en vitalité déjoue la lourdeur de l’espace du coma.

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distribution

Jeu : Antoine de la Roche

Scénographie : Caroline Foulonneau
Musique : Gaël Desbois
Lumière : NX-L.
Collaboration artistique :
Jean-Louis Fournier.

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partenaires

Théâtre Brétigny
ARCADI

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revue de presse

terrasse

HORS-SÉRIE / JUILLET 2011
AVIGNON EN SCÈNE 2011 / THÉATRE

ENTRETIEN / NADIA XERRI-L.
CRÉER DE L’INSTANT PUR
Nadia Xerri-L. met en scène deux spectacles nés de deux histoires vraies : celle du footballeur Jean-Pierre Admas et celle de la jeune sœeur de l'assassin qui avait inspiré son Couteau de Nuit.

Le Chemin du but est inspiré du destin du footballeur Jean-Pierre Adams. Pourquoi ?
Nadia Xerri-L. :

Le foot, c’était mon sport d’enfance et d’adolescence : j’ai gardé un lien très fort à l’adrénaline, au danger, à la vulnérabilité des sportifs. Dans un numéro de juin 2008 de l’Équipe Magazine, j’ai découvert l’histoire de Jean-Pierre Adams. Dans le même temps, j’ai entendu dans Interception, sur France Inter, un petit garçon venu d’Afrique dire : « moi, je dois être né dans la mer, parce qu’en France je suis étranger, et en Afrique, je suis étranger ». Moi qui ai vécu toute mon enfance en Côte d’Ivoire, je n’ai pas compris ce qui faisait de moi une Française, quand je suis arrivée en France à neuf ans. J’ai toujours été très sensible à la double culture. On est obsédé par l’identité (au point d’en faire un ministère), par l’intégration, mais qu’est-ce qu’on raconte du paradoxe, du divorce en soi de toute double culture ? Le coma de Jean-Pierre Adams et le souvenir de ce petit garçon m’ont fait penser que cet homme, ni noir, ni français, avait choisi le coma comme seul pays possible, comme seul lieu résolvant la contradiction de son identité.

Qu’y a-t-il de commun entre ces deux solos ?
N. X.-L. :

L’origine de Julie telle que est aussi un fait divers, celui qui a inspiré Couteau de nuit : l’histoire d’un jeune homme jugé pour le meurtre d’un autre du même âge, après une soirée trop arrosée. Julie est sa jeune soeur. Pendant que le reste de la famille se rend au procès, elle reste seule et fuit : la pièce est le récit de son road movie. Par la parole, maïeutique, les personnages naissent à eux-mêmes, cherchent à comprendre ce qui les fonde, et sortent des contradictions qui les fragilisaient. J’adore ces deux solos et je ne pouvais pas choisir de jouer l’un ou l’autre : cela aurait été une amputation. Et je trouve que c’est assez beau et très excitant de voir comment un univers se développe et de pouvoir découvrir le second solo si on a aimé le premier

Vous êtes vous-même à la régie de ces deux spectacles techniquement autonomes. Pourquoi ? N. X.-L. :
Je ne supporte pas qu’il faille attendre pour que le théâtre soit. Aujourd’hui, on est de plus en plus dépressif à cause de la baisse des moyens, et tout est prétexte à ce qu’on en fasse de moins en moins. Or, comme je suis joyeuse, je veux créer des moments de théâtre où on n’a besoin de rien : rien ni personne ne peut alors nous empêcher de faire du théâtre. C’est ma réponse, presque politique, à la crise. C’est aussi le moyen d’aller à la rencontre des gens et de dialoguer, par le son et la lumière, avec le comédien. Ça crée de l’instant pur qui peut exister partout : là, j’ai vraiment l’impression de faire du théâtre public.

// Catherine Robert