Témoignage de Florence Delay

À Nadia

Nadia très chère, vous êtes une des plus belles rencontres que j’ai faites à l’université. Votre sourire et votre attention éclairaient mon séminaire. Vous veniez du théâtre, un lien de plus entre nous, et j’ai vite compris que vous ne seriez pas seulement comédienne ou metteur en scène mais que vous écririez pour lui. J’ai guidé vos premiers pas, vous m’avez fait confiance. Le sujet que vous avez choisi pour votre mémoire de maîtrise était très personnel et aventureux : un poète contemporain, Jean Tortel, qui, à l’écart des modes, pour aller de l’avant se tournait vers le passé. Ses « alliés substantiels », l’expression est de notre cher René Char, des poètes oubliés ou peu connus du XVI è et du XVII è siècles, Maurice Scève, Théophile de Viau ou Pierre de Marbeuf sont ainsi devenus les vôtres. Relisant ces jours derniers votre magnifique mémoire, je trouve maints passages où parlant de Jean Tortel vous parlez aussi de vous. Par exemple : « Il n’aime pas se raconter, et quand il doit se dire, il met en scène principalement ses lectures ». Avec une assurance et une générosité qui étonnent chez une jeune femme vous affirmez le lien entre lire, écrire et vivre. « Aimer la littérature, écrivez-vous, c’est inévitablement l’écrire et la lire, la faire vivre, la pratiquer, la réaliser, la créer et la recréer en la lisant. » Merci Nadia. Nous aurons toujours rendez-vous avec vous. Votre affectionnée Florence.